Ah les vacances, elles sont synonymes de relâchement, plus de pression, plus de règles et bien souvent le début de la perte de contrôle involontaire et déculpabilisante: « c’est les vacances je me fait plaisir, je ferais attention plus tard »
Vous voyez de quoi je veux parler ? Cet état d’esprit a été le miens pendant des années.
Mais maintenant que je suis mangeuse intuitive est-ce toujours le même ?
Vous connaissez déjà la réponse, NON bien évidemment.
Mais alors le comportement alimentaire est-il toujours le même en vacances ? Pour ma part oui mais avec quelques nuances et je vous explique pourquoi dans cet article.
Il ne faut pas oublier que la rareté et l’exception rendent les choses plus attirantes et procurent beaucoup plus de plaisir. Cette affirmation s’applique dans tous des domaines, les soldes, les promos, les délais, les quantités limitées, les buffets à volonté…
Pourquoi je vous fait ce rappel ? Parce que les vacances n’y échappent pas ! Elles ne se présentent que quelques fois par an, alors « il faut en profiter ».
En tant que mangeuse intuitive la notion d’exception s’applique également à moi.
Oui mais, (parce qu’il y a toujours un mais) « en profiter » ne veut pas dire arrêter de s’écouter et manger de manière émotionnelle et ou compulsive tout au long des vacances.
En vacances, je reste fidèle à mon équilibre quotidien, c’est à dire être à l’écoute de mon corps et de mes besoins, qu’ils soient physiques ou psychologiques.
Lors de ce séjour à Santorin nous étions dans un hôtel avec petit déjeuner compris, le reste de nos repas étaient donc automatiquement pris à l’extérieur au restaurant ou au snack bar.
Alors ai-je mangé sans faim ? OUI !
Ai-je dépassé mon rassasiement ? OUI !
Ai-je respecté toutes mes sensations alimentaires ? NON !
Au risque d’en surprendre certains, je ne respecte pas toujours mes sensations alimentaires. Parce que ne prendre en compte que ses sensations alimentaires c’est se concentrer uniquement sur ses besoins physiques et refuser ses besoins émotionnels (manger sans faim pour se réconforter OU accentuer une émotion positive)
Concrètement comment se sont passées mes vacances côté alimentation ?
1- J’ai pris mon petit déjeuner sans faim et / ou de manière émotionnelle quasiment tous les matins. Mais Pourquoi ?
Premièrement, parce que j’adore les buffets de petit déjeuner, c’est un réel plaisir auquel je n’ai pas accès souvent. C’est donc tout naturellement que mon envie de petit déjeuner à volonté s’est renforcée. Ce qui vous renvoi au principe de rareté dont je vous ai parlé un petit peu plus haut.
Deuxièmement, la contrainte horaire. Il est très très rare que ma faim se manifeste dès le réveil et comment vous dire qu’en vacances ma priorité n’était pas de me réveiller assez tôt pour avoir faim mais de dormir pour recharger les batteries au maximum.
Le petit déjeuner se terminait à 10h, il y avait donc une dead line si nous voulions manger avant de partir vadrouiller. Vous l’aurez compris, il était compliqué pour moi d’attendre la faim et je n’avais pas envie de payer un petit déjeuner supplémentaire pour respecter absolument mes sensations alimentaires.
Troisièmement, par praticité. Pas de restaurant à chercher, repas à 20 mètres de la chambre, pas de transport à prendre, pas d’attente… que des avantages.
Ne vous y méprenez pas, lorsque je vous dit que j’ai pris mon petit déjeuner de manière émotionnelle cela ne veut pas dire que j’ai mangé des quantités astronomiques ou encore de manière compulsive.
Non non, je prenais les éléments du buffet qui me donnait envie, en demandant des petites portions pour ne pas gâcher. (Parce que oui si je n’en ai plus envie je laisse dans mon assiette, je ne me force pas, mon corps n’est pas une poubelle)
Je mangeais plus ou moins selon les matins, selon mes envies, selon mes besoins, selon mes activités de la journée… Et comme vous vous en doutez surement, j’ai mangé en plus grande quantité le premier jour que le dernier. Vous ne voyez pas pourquoi ?
Laissez moi vous donner un exemple: Vous venez de vous acheter un objet, c’est nouveau, c’est attrayant, vous avez envie de l’utiliser tout de suite, tout le temps, vous ne pensez qu’à ça… Au bout que quelques jours, vôtre intérêt pour cet objet est-il toujours aussi fort, prenez vous autant de plaisir à l’utiliser que le premier jour ? Je suis prête à parier que non !
Eh bien c’est pareil pour le petit déjeuner à volonté, j’en avais très envie le premier jour et beaucoup moins le dernier.
Cela s’appel de l’adaptation, elle se manifeste naturellement lorsqu’une personne s’autorise physiquement et mentalement (sans aucune culpabilité, aucune remarques, aucune anxiété, aucun jugement) à manger tout ce dont elle a envie selon ses besoins.
2- Nos repas n’avaient pas d’horaires.
Petit déjeuner au lever, repas entre 14h et 17h (selon notre faim), goûter si envie ou si faim (mais rare) et repas du soir selon notre faim et notre flemme.
Le reste de mes repas étaient donc principalement guidés par mes besoins physiques (ma faim) non pas par obligation, mais grâce à la régulation naturelle de mes besoins.
C’est sur cet aspect que l’alimentation intuitive peut être libératrice. En effet lorsque vous êtes en restriction cognitive vous n’êtes pas dans l’autorisation alimentaire donc le plaisir que vous prenez à manger ne diminue que très peu voir pas du tout.
Et vous vous retrouvez la plupart du temps à manger sans faim, avec un plaisir limité car madame « culpabilité », monsieur « jugement » et leurs enfants « peur de grossir » et « stress » font également parti du voyage.
3- Ce sont mes premières vacances ou je n’ai eu AUCUN contrôle, AUCUNE modération, sur mon alimentation et surtout AUCUNE culpabilité, AUCUN jugement pendant toute la durée du voyage.
Le fait de se sentir libre, d’être pleinement dans l’autorisation à permis à mon corps de se réguler tout seul.
Je ne peux pas vous dire si oui ou non j’ai pris du poids car FUN FACT: Je ne me pèse jamais !
Non pas par peur du chiffre qui s’afficherait sur la balance mais parce que je ne vois plus l’utilité de connaitre mon poids, il ne me sert strictement à rien, donc pourquoi se peser ?
(Aucun jugement dans cette phrase pour les personnes qui se pèsent, chacun fait comme il le sent)
En tout cas tout ce dont je suis sûre, c’est que mon corps n’a pas bougé. À la fin des vacances je ne me sentais pas plus serrée dans mes vêtements qu’au début.
Et chose importante, si ça avait été le cas, ça n’aurait pas été grave et ça aurait même était plutôt normal (car plus de besoins émotionnels pendant cette période exceptionnelle)
4- Mon corps n’était pas un problème.
Voilà le dernier point important de mes vacances ! C’est le fruit, la récompense de nombreuses années de travail sur moi même, de nombreuses heures de doutes, de remise en question par rapport à mon corps, mon image, mes capacités, ma valeur… J’ai douté, j’ai échoué, j’ai recommencé, jusqu’à réussir à atteindre la tranquillité.
JE M’ACCEPTE TELLE QUE JE SUIS ! TEL QUE MON CORPS EST À L’HEURE ACTUELLE !
Si vous êtes sur le chemin de l’acceptation ne pensez pas que c’est un parcours simple, et qu’il suffit d’essayer une fois pour réussir. Non soyez patient.e, essayez, réessayez, tentez autre chose, ne vous découragez pas !
Car au final le bonheur que procure la liberté émotionnelle, la liberté de votre corps et la liberté de tout jugements, n’a pas de prix.
Je ne peux pas vous dire à quel point cette liberté fait du bien, à quel point ne plus penser à l’aspect de son corps, à la manière de se tenir, à avoir peur de grossir… vous libère et vous rempli de bonheur et de joie !
J’ai ENFIN profité de mes vacances à 1000% sans être polluée par des idées obsédantes.
Ça n’est pas parce que je m’accepte enfin que certaines remarques ne reviennent pas de temps en temps, non ça c’est impossible, mais dès qu’elles se manifestent elles son balayées en un revers.
À toutes celles et ceux qui me lisent, ne baissez pas les bras, croyez en vous, vous en êtes capable !
Marion.
